Itinéraire : Tanger, comme dans un film
Entre Orient et Occident, laissez-vous séduire par la plus internationale des villes marocaines.
Cosmopolite. Tel est sans doute le terme qui désigne le mieux la porte d'entrée du Maroc.
A Tanger, il est possible, dans la même journée, de visiter une église américaine (l'église Saint-Andrews), d'aller déjeuner dans un restaurant espagnol et de siroter un thé à la menthe au Café de Paris, place de France.
La ville est en plein développement. La preuve : grâce à la construction de son nouveau port, elle s'apprête à redevenir une des cités phare de la Méditerranée.
La médina de Tanger occupe l'enceinte de la forteresse portugaise du XVe siècle.
Son architecture, faite de maisons colorées de plusieurs étages, se distingue des médinas du sud marocain, plus basses.
Pour quelques dirhams, il y aura toujours une bonne âme pour vous guider.
Mais quel plaisir de s'y perdre, de découvrir ses souks, ses impasses menant à des palais privés et ses ruelles sinueuses et pentues, de se laisser surprendre furtivement par le panorama sur la Méditerranée, un étal d'épices ou le minuscule atelier d'un artisan sans âge !
Peintures et gravures sur la vie tangéroise d'avant-guerre sont exposées avec meubles et objets d'époque.
Une pièce est consacrée à l'écrivain américain Paul Bowles (1910-1999), qui vécut à Tanger, où il écrivit notamment Un Thé au Sahara.
> Entrée gratuite. www.legation.org
Partie la plus haute de la médina, la kasbah abrite un ancien palais du sultan transformé en musée historique en 1922.
Celui-ci vaut autant le détour pour son architecture, qui rappelle celle des palais andalous, que pour la richesse de ses collections : mosaïques romaines, cartes des anciennes routes commerciales… La visite se termine par une promenade dans le jardin.
> Entrée : 1 € environ.
Si la clientèle, exclusivement masculine, vous intimide, rendez-vous dans deux adresses mythiques de la ville.
Excentré, dans le quartier de Marshan, à flanc de falaise, le Café Hafa est le rendez-vous des amoureux, qui s'enlacent discrètement face au détroit de Gibraltar.
Plus central, place de France, le Café de Paris a vu passer tout ce que la ville a accueilli de diplomates, écrivains, artistes, espions.
> Café Hafa, rue Mohammed Tazi.
> Café de Paris, place de France.
C'est le symbole du renouveau culturel tangérois. Depuis 2007, le Rif, cinéma mythique des années 1950, accueille la Cinémathèque de Tanger.
Derrière sa façade de style colonial, deux salles de projection et un café où se retrouvent la jeunesse branchée et l'élite intellectuelle.
De là, on observe l'animation qui agite la place du Grand Socco, point névralgique, entre la médina et la ville moderne. Ou on se laisse tenter par un film français, américain ou marocain pour seulement 20 dirhams (1,80 euro).
Pour prendre un bain de mer, direction la côte atlantique, à quelques minutes en taxi du centre-ville.
Avec son phare datant de 1864, ce promontoire situé à l'entrée sud du détroit de Gibraltar marque la rencontre entre l'océan et la mer Méditerranée.
Il offre de splendides balades sous les pins parasols et quelques plages de sable encore peu touchées par l'urbanisme.
En route, on traverse le quartier du palais royal, l'un des plus chics de la ville.
Inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, sa médina de style hispano-mauresque est la mieux conservée du Maroc.
Joyau architectural de la ville, l'école des arts et métiers traditionnels (Dar Sanaa), l'une des plus réputées du pays, enseigne notamment le travail du stuc (enduit à la chaux) et du zellige (carrelage décoratif d'argile émaillé). Un voyage dans le temps.
